AN SHIH-CHUNG / PARC NATIONAL DE TAROKO
Le district de Hualien, le plus étendu de l'île, est situé sur le littoral montagneux de la côte orientale, et les étonnants paysages naturels qu'il abrite provoquent des sensations inoubliables.
Créé en 1986, ce parc national couvre plus de 92 000 ha dans la partie nord de la Chaîne centrale, face à l'océan Pacifique, à l'Est. Il tire son nom des Truku (ou Taroko), la population aborigène qui y est installée depuis des centaines d'années. C'est aussi sous ce nom que sont connues les majestueuses gorges de marbre qui bordent la Liwu. Le parc national, qui englobe des sommets dépassant 3 000 m d'altitude, est parcouru d'est en ouest par la sinueuse Route transinsulaire centrale que certains considèrent comme la plus belle route de montagne de l'Asie.
«La première raison au classement de la région en parc national est la volonté de protéger les gorges et les écosystèmes divers qu'on y trouve du fait de la présence de climats variés allant du subtropical à ceux caractéristiques des zones froides, dit Lin Yong-fa, son directeur. Taroko est l'un des sites naturels insulaires les plus célèbres au niveau international, souligne-t-il. Les efforts de protection de ses splendeurs naturelles et de sa diversité écologique remontent à la période coloniale japonaise (1895-1945).
Le sambar, un cerf qu'on aperçoit parfois dans les montagnes de Taroko.
Les autorités coloniales nippones avaient en effet décidé dès les années 30 de réserver trois ensembles géographiques à la création de parcs nationaux : Datun (un groupe de sommets dans les hauteurs de Taipei, aujourd'hui compris dans le Parc national de Yangmingshan), Alishan (un site protégé, dans les montagnes du district de Taichung) et Taroko. Ce dernier devait devenir le plus grand des trois, avec 270 000 ha de montagnes boisées.
La réalisation de ces projets a cependant été suspendue par l'irruption de la guerre du Pacifique, en 1941. La planification n'a repris qu'une trentaine d'années plus tard, après la rétrocession de l'île en 1945 et le repli à Taiwan du gouvernement de la République de Chine en 1949. « L'étape la plus importante a été le vote de la loi des Parcs nationaux en 1972 et l'attribution de leur gestion à l'Agence de construction et de planification, sous tutelle du ministère de l'Intérieur », dit Lin Yong-fa.
Lin Mao-yao, un guide expérimenté travaillant pour le Parc national de Taroko, souligne combien l'existence humaine est humble et éphémère en comparaison des mil lions d'années qui ont été nécessaires pour faire naître des paysages d'une telle beauté. Lorsqu'il fait visiter les gorges de Taroko, il insiste sur la forme en U de la profonde vallée qui a été creusée par la Liwu. Il fait aussi remarquer les innombrables indentations et cavités qui criblent la falaise, face à la Grotte des hirondelles. « Ces cavités, appelées "marmites de géant", ressemblent à des nids d'hirondelle. Elles ont été créées par les mains de la nature.»
Les tatouages faciaux, une tradition interdite par les Japonais en 1913. (LIN MAO-YAO / PARC NATIONAL DE TAROKO)
En parlant de miracles géologiques, n'oublions pas la falaise de Cingshui qui plonge à pic dans les vastes étendues de l'océan Pacifique ! Cette muraille, dans laquelle a été creusée la route qui va de Suao à Hualien, est composée de marbre et de gneiss, et elle constitue une barrière naturelle pour le district de Hualien qui est ainsi resté préservé, contrairement à la côte ouest. « Sans la falaise qui a fait obstacle à un possible développement excessif, ces merveilles auraient pu être sacrifiées à la prospérité économique. » A ces panoramas, il faut ajouter une faune et une flore d'une grande diversité, du fait des importantes différences d'altitude le mont Nanhu culmine à 3 742 m et donc de températures et de climat. La proximité de la mer entraîne par ailleurs des précipitations abondantes qui permettent l'épanouissement d'une végétation luxuriante. « Ici, les visiteurs peuvent admirer une grande variété de types de forêts : de feuillus, mixtes et de conifères subalpins. En d'autres termes, pratiquement toutes les végétations qu'on peut trouver à Taiwan sont représentées ici. » Une étude réalisée par le parc national a permis de recenser 2 093 espèces de plantes vasculaires, dont 132 considérées comme rares ou en danger d'extinction.
La gamme étendue des formations géologiques qu'on peut admirer dans cette région et la végétation exubérante qui s'y développe ont fait naître quantité d'habitats naturels pour une faune très diverse. La moitié des mammifères qu'on peut trouver à Taiwan y sont ainsi présents. Qui plus est, 90% des espèces d'oiseaux et 50% de celles de papil lons se rencontrent dans ce parc national. « On peut donc dire que Taroko est un concentré du kaléidoscope écologique de Taiwan », remarque Lin Yong-fa.
La falaise de Cingshui : un à-pic de 1 000 m tombant dans les eaux bleues du Pacifique. (CHEN MING-CHUNG / PARC NATIONAL DE TAROKO)
Celui-ci a pour projet de créer une base de données concernant le sambar formosan, le plus grand herbivore endémique de Taiwan. « La plupart des parcs nationaux de l'île ont leur animal représentatif, sur lequel ils disposent d'informations biologiques complètes. Par exemple, celui de Shei-pa a le saumon d'eau douce formosan et celui de Yushan l'ours noir formosan. » Le sambar, un cervidé qui peut atteindre 1,78 m et peser jusqu'au 550 kg, fréquente en général les forêts vierges entre 300 et 1 500 m d'altitude. « Nous en observons beaucoup dans le parc na tional, mais nos connaissances sur cet animal sont jusqu'ici limitées. »
Mais ce qui rend Taroko vraiment unique est le patrimoine culturel des populations aborigènes qui y résident. Les Truku ont officiellement été reconnus comme l'une des tribus aborigènes de Taiwan en 2004. Ils se sont séparés des Atayal il y a 250 ans et possèdent leurs propres langue et traditions. Ils pratiquent encore la chasse de temps en temps et ont autrefois développé des techniques sophistiquées de tressage, de tissage de la toile de jute et de macramé. « La création du Parc national de Taroko ne visait pas à déposséder ces gens de leurs terres mais au contraire à préserver leur précieuse culture, souligne Lin Yong-fa. Car l'objectif principal d'un parc national est bien de sauvegarder les richesses naturelles et culturelles. »
Le district de Hualien, le plus étendu de l'île, est situé sur le littoral montagneux de la côte orientale, et les étonnants paysages naturels qu'il abrite provoquent des sensations inoubliables.
Créé en 1986, ce parc national couvre plus de 92 000 ha dans la partie nord de la Chaîne centrale, face à l'océan Pacifique, à l'Est. Il tire son nom des Truku (ou Taroko), la population aborigène qui y est installée depuis des centaines d'années. C'est aussi sous ce nom que sont connues les majestueuses gorges de marbre qui bordent la Liwu. Le parc national, qui englobe des sommets dépassant 3 000 m d'altitude, est parcouru d'est en ouest par la sinueuse Route transinsulaire centrale que certains considèrent comme la plus belle route de montagne de l'Asie.
«La première raison au classement de la région en parc national est la volonté de protéger les gorges et les écosystèmes divers qu'on y trouve du fait de la présence de climats variés allant du subtropical à ceux caractéristiques des zones froides, dit Lin Yong-fa, son directeur. Taroko est l'un des sites naturels insulaires les plus célèbres au niveau international, souligne-t-il. Les efforts de protection de ses splendeurs naturelles et de sa diversité écologique remontent à la période coloniale japonaise (1895-1945).
Le sambar, un cerf qu'on aperçoit parfois dans les montagnes de Taroko.
Les autorités coloniales nippones avaient en effet décidé dès les années 30 de réserver trois ensembles géographiques à la création de parcs nationaux : Datun (un groupe de sommets dans les hauteurs de Taipei, aujourd'hui compris dans le Parc national de Yangmingshan), Alishan (un site protégé, dans les montagnes du district de Taichung) et Taroko. Ce dernier devait devenir le plus grand des trois, avec 270 000 ha de montagnes boisées.
La réalisation de ces projets a cependant été suspendue par l'irruption de la guerre du Pacifique, en 1941. La planification n'a repris qu'une trentaine d'années plus tard, après la rétrocession de l'île en 1945 et le repli à Taiwan du gouvernement de la République de Chine en 1949. « L'étape la plus importante a été le vote de la loi des Parcs nationaux en 1972 et l'attribution de leur gestion à l'Agence de construction et de planification, sous tutelle du ministère de l'Intérieur », dit Lin Yong-fa.
Lin Mao-yao, un guide expérimenté travaillant pour le Parc national de Taroko, souligne combien l'existence humaine est humble et éphémère en comparaison des mil lions d'années qui ont été nécessaires pour faire naître des paysages d'une telle beauté. Lorsqu'il fait visiter les gorges de Taroko, il insiste sur la forme en U de la profonde vallée qui a été creusée par la Liwu. Il fait aussi remarquer les innombrables indentations et cavités qui criblent la falaise, face à la Grotte des hirondelles. « Ces cavités, appelées "marmites de géant", ressemblent à des nids d'hirondelle. Elles ont été créées par les mains de la nature.»
Les tatouages faciaux, une tradition interdite par les Japonais en 1913. (LIN MAO-YAO / PARC NATIONAL DE TAROKO)
En parlant de miracles géologiques, n'oublions pas la falaise de Cingshui qui plonge à pic dans les vastes étendues de l'océan Pacifique ! Cette muraille, dans laquelle a été creusée la route qui va de Suao à Hualien, est composée de marbre et de gneiss, et elle constitue une barrière naturelle pour le district de Hualien qui est ainsi resté préservé, contrairement à la côte ouest. « Sans la falaise qui a fait obstacle à un possible développement excessif, ces merveilles auraient pu être sacrifiées à la prospérité économique. » A ces panoramas, il faut ajouter une faune et une flore d'une grande diversité, du fait des importantes différences d'altitude le mont Nanhu culmine à 3 742 m et donc de températures et de climat. La proximité de la mer entraîne par ailleurs des précipitations abondantes qui permettent l'épanouissement d'une végétation luxuriante. « Ici, les visiteurs peuvent admirer une grande variété de types de forêts : de feuillus, mixtes et de conifères subalpins. En d'autres termes, pratiquement toutes les végétations qu'on peut trouver à Taiwan sont représentées ici. » Une étude réalisée par le parc national a permis de recenser 2 093 espèces de plantes vasculaires, dont 132 considérées comme rares ou en danger d'extinction.
La gamme étendue des formations géologiques qu'on peut admirer dans cette région et la végétation exubérante qui s'y développe ont fait naître quantité d'habitats naturels pour une faune très diverse. La moitié des mammifères qu'on peut trouver à Taiwan y sont ainsi présents. Qui plus est, 90% des espèces d'oiseaux et 50% de celles de papil lons se rencontrent dans ce parc national. « On peut donc dire que Taroko est un concentré du kaléidoscope écologique de Taiwan », remarque Lin Yong-fa.
La falaise de Cingshui : un à-pic de 1 000 m tombant dans les eaux bleues du Pacifique. (CHEN MING-CHUNG / PARC NATIONAL DE TAROKO)
Celui-ci a pour projet de créer une base de données concernant le sambar formosan, le plus grand herbivore endémique de Taiwan. « La plupart des parcs nationaux de l'île ont leur animal représentatif, sur lequel ils disposent d'informations biologiques complètes. Par exemple, celui de Shei-pa a le saumon d'eau douce formosan et celui de Yushan l'ours noir formosan. » Le sambar, un cervidé qui peut atteindre 1,78 m et peser jusqu'au 550 kg, fréquente en général les forêts vierges entre 300 et 1 500 m d'altitude. « Nous en observons beaucoup dans le parc na tional, mais nos connaissances sur cet animal sont jusqu'ici limitées. »
Mais ce qui rend Taroko vraiment unique est le patrimoine culturel des populations aborigènes qui y résident. Les Truku ont officiellement été reconnus comme l'une des tribus aborigènes de Taiwan en 2004. Ils se sont séparés des Atayal il y a 250 ans et possèdent leurs propres langue et traditions. Ils pratiquent encore la chasse de temps en temps et ont autrefois développé des techniques sophistiquées de tressage, de tissage de la toile de jute et de macramé. « La création du Parc national de Taroko ne visait pas à déposséder ces gens de leurs terres mais au contraire à préserver leur précieuse culture, souligne Lin Yong-fa. Car l'objectif principal d'un parc national est bien de sauvegarder les richesses naturelles et culturelles. »
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