C'est un grand bâtiment moderne et aéré, tout en vitres, qui a poussé l'an dernier sur l'avenue Wenlin, non loin des quartiers où résident nombre de familles expatriées. Le nouveau Campus européen est impressionnant par sa superficie et ses infrastructures (bibliothèque, salles spécialisées de musique, arts plastiques, sciences, informatique, réfectoire) compte tenu de ses effectifs relativement peu élevés : il accueille 624 enfants de la pe tite section de maternelle (PS) à la fin de l'élémentaire (CM2). Le reste des classes, soit près de 400 élèves de collège et de lycée, est sur le site de Yangmingshan, dans les collines qui surplombent Taipei.
L'Ecole européenne de Taipei (Taipei European School ou TES) existe officiellement depuis le 1er janvier 2003, mais sa création est en fait le résultat d'un rapprochement progressif des écoles française, allemande et anglaise, regroupées sur un même campus dès 1992.
En 2007, l'Ecole européenne a fait un pas de plus dans l'intégration, avec le lancement par la Section française d'une classe de petite et moyenne section de maternelle bilingue français-anglais. Deux professeurs des écoles expérimentés, respectivement de langue maternelle française et anglaise, ont été recrutés en Europe spécialement pour le projet. Car la maternelle n'est que la première étape d'un projet d'envergure : le développement d'une filière complète d'enseignement bilingue allant jusqu'à la fin du collège. La filière pourrait même à terme être développée au-delà du collège, jusqu'à la fin du lycée. Les classes de niveau supérieur ouvriront année après année, au fur et à mesure de la croissance des enfants.
Afin de ne pas forcer le choix des parents, l'Ecole française a conservé la possibilité d'une maternelle monolingue à horaires renforcés en langues. Mais, cette année scolaire, le projet bilingue a fait l'unanimité parmi les parents : les 19 familles ayant inscrit leurs 21 enfants en petite et moyenne section de maternelle ont toutes choisi cette formule. Forte de ce succès, l'Ecole française se doit désormais d'entreprendre le développement de la filière bilingue. Dès le mois d'août 2008, l'équipe enseignante sera renforcée, et l'école offrira un cycle complet de maternelle (petite, moyenne et grande section) bilingue.
Capacité d'adaptation et ouverture culturelle
Qu'on se le dise, l'enseignement bilingue n'est pas un système de cours renforcés en langues, ni un système dans lequel tout est répété dans les deux langues. Il utilise alternativement l'une ou l'autre langue comme support d'enseignement, un peu comme c'est le cas pour un enfant élevé dans une famille binationale. « L'enfant apprend à différencier la langue en fonction de l'interlocuteur et devient bilingue de manière très naturelle , explique Annie Guillotin, directrice de la Section française . Dans un contexte soigneusement défini et organisé, loin de perturber l'enfant, l'alternance des langues développe sa capacité d'adaptation, sa curiosité et son ouverture culturelle. »
A terme, l'enfant est en principe capable de poursuivre son éducation dans l'une ou l'autre langue. Un avantage appréciable pour les enfants d'expatriés, dont la vie est marquée par de fréquents changements de pays au gré des affectations professionnelles des parents, avec des condi tions de vie et d'enseignement qui peuvent être très différentes. La maîtrise de deux langues permet aussi aux enfants de mieux s'intégrer dans l'environnement interna tional de leur pays d'accueil.
Une filière intégrée au système français
La création de la filière bilingue à Taipei n'est pas une expérience isolée. Le développement des classes bilingues français-anglais est une priorité de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), l'organisme qui supervise les écoles françaises à travers le monde. En Asie, la pionnière a été l'Ecole française de Hongkong, qui s'est dotée d'une maternelle bilingue dès 2000 et dont les élèves les plus âgés sont déjà en classe de CM2. L'exemple a été suivi en 2006 par les écoles de Tokyo, Singapour, Bangkok et Pékin, et en 2007 par Taipei et Manille.
A la rentrée 2008-2009, Shanghai, Hanoi et Jakarta ont rejoints le réseau, contribuant à augmenter son dynamisme et sa capacité d'accueil en Asie. Le développement d'un réseau mondial est effectivement un avantage important pour la réussite de la filière : les par ents expatriés peuvent envisager de poursuivre leur carrière dans une autre capitale tout en conservant pour leurs enfants le bénéfice du système bilingue.
Autre avantage de poids, la filière bilingue est pleinement intégrée au système éducatif français. Si les parents rentrent en métropole, les enfants pourront sans problème poursuivre une scolarité normale. Pour les enfants de nationalité française, il est par ailleurs possible de de mander une bourse scolaire auprès du gouvernement français.
Mais la filière bilingue, à Taipei, n'intéresse pas que les enfants français ou britanniques. Elle est ouverte à tous les enfants titulaires d'un passeport étranger. L'an dernier, cinq élèves venaient de familles de langue uniquement chinoise. Michelle et Ben, couple taiwanais dont les enfants sont nés à l'étranger, ont ainsi choisi le système bilingue français -anglais pour l'éducation de leurs enfants : « Les deux grands sont déjà dans la classe bilingue, la petite dernière y entrera dès qu'elle aura l'âge. Nous avons choisi cette filière, car pour nous il est important que nos enfants apprennent deux langues étrangères, en plus du chinois que nous parlons à la maison. Le français est un très bon choix : c'est une langue très répandue dans le monde, parlée notamment en Europe, au Canada et dans beaucoup de pays africains. »
Eric Allain
©Eric Allain, 2008
PHOTOS AIMABLEMENT PRETEES PAR WANG HAN-SHUN
L'Ecole européenne de Taipei (Taipei European School ou TES) existe officiellement depuis le 1er janvier 2003, mais sa création est en fait le résultat d'un rapprochement progressif des écoles française, allemande et anglaise, regroupées sur un même campus dès 1992.
En 2007, l'Ecole européenne a fait un pas de plus dans l'intégration, avec le lancement par la Section française d'une classe de petite et moyenne section de maternelle bilingue français-anglais. Deux professeurs des écoles expérimentés, respectivement de langue maternelle française et anglaise, ont été recrutés en Europe spécialement pour le projet. Car la maternelle n'est que la première étape d'un projet d'envergure : le développement d'une filière complète d'enseignement bilingue allant jusqu'à la fin du collège. La filière pourrait même à terme être développée au-delà du collège, jusqu'à la fin du lycée. Les classes de niveau supérieur ouvriront année après année, au fur et à mesure de la croissance des enfants.
Afin de ne pas forcer le choix des parents, l'Ecole française a conservé la possibilité d'une maternelle monolingue à horaires renforcés en langues. Mais, cette année scolaire, le projet bilingue a fait l'unanimité parmi les parents : les 19 familles ayant inscrit leurs 21 enfants en petite et moyenne section de maternelle ont toutes choisi cette formule. Forte de ce succès, l'Ecole française se doit désormais d'entreprendre le développement de la filière bilingue. Dès le mois d'août 2008, l'équipe enseignante sera renforcée, et l'école offrira un cycle complet de maternelle (petite, moyenne et grande section) bilingue.
Capacité d'adaptation et ouverture culturelle
Qu'on se le dise, l'enseignement bilingue n'est pas un système de cours renforcés en langues, ni un système dans lequel tout est répété dans les deux langues. Il utilise alternativement l'une ou l'autre langue comme support d'enseignement, un peu comme c'est le cas pour un enfant élevé dans une famille binationale. « L'enfant apprend à différencier la langue en fonction de l'interlocuteur et devient bilingue de manière très naturelle , explique Annie Guillotin, directrice de la Section française . Dans un contexte soigneusement défini et organisé, loin de perturber l'enfant, l'alternance des langues développe sa capacité d'adaptation, sa curiosité et son ouverture culturelle. »
A terme, l'enfant est en principe capable de poursuivre son éducation dans l'une ou l'autre langue. Un avantage appréciable pour les enfants d'expatriés, dont la vie est marquée par de fréquents changements de pays au gré des affectations professionnelles des parents, avec des condi tions de vie et d'enseignement qui peuvent être très différentes. La maîtrise de deux langues permet aussi aux enfants de mieux s'intégrer dans l'environnement interna tional de leur pays d'accueil.
Une filière intégrée au système français
La création de la filière bilingue à Taipei n'est pas une expérience isolée. Le développement des classes bilingues français-anglais est une priorité de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), l'organisme qui supervise les écoles françaises à travers le monde. En Asie, la pionnière a été l'Ecole française de Hongkong, qui s'est dotée d'une maternelle bilingue dès 2000 et dont les élèves les plus âgés sont déjà en classe de CM2. L'exemple a été suivi en 2006 par les écoles de Tokyo, Singapour, Bangkok et Pékin, et en 2007 par Taipei et Manille.
A la rentrée 2008-2009, Shanghai, Hanoi et Jakarta ont rejoints le réseau, contribuant à augmenter son dynamisme et sa capacité d'accueil en Asie. Le développement d'un réseau mondial est effectivement un avantage important pour la réussite de la filière : les par ents expatriés peuvent envisager de poursuivre leur carrière dans une autre capitale tout en conservant pour leurs enfants le bénéfice du système bilingue.
Autre avantage de poids, la filière bilingue est pleinement intégrée au système éducatif français. Si les parents rentrent en métropole, les enfants pourront sans problème poursuivre une scolarité normale. Pour les enfants de nationalité française, il est par ailleurs possible de de mander une bourse scolaire auprès du gouvernement français.
Mais la filière bilingue, à Taipei, n'intéresse pas que les enfants français ou britanniques. Elle est ouverte à tous les enfants titulaires d'un passeport étranger. L'an dernier, cinq élèves venaient de familles de langue uniquement chinoise. Michelle et Ben, couple taiwanais dont les enfants sont nés à l'étranger, ont ainsi choisi le système bilingue français -anglais pour l'éducation de leurs enfants : « Les deux grands sont déjà dans la classe bilingue, la petite dernière y entrera dès qu'elle aura l'âge. Nous avons choisi cette filière, car pour nous il est important que nos enfants apprennent deux langues étrangères, en plus du chinois que nous parlons à la maison. Le français est un très bon choix : c'est une langue très répandue dans le monde, parlée notamment en Europe, au Canada et dans beaucoup de pays africains. »
Eric Allain
©Eric Allain, 2008
PHOTOS AIMABLEMENT PRETEES PAR WANG HAN-SHUN
1 commentaire:
Bonjour, Savez-vous combien coute pour scolariser un enfant à cette école ? C'est énorme.....!
Je suis taiwainaise et je vis actuellement en france avec mes enfants qui ne parlent pas chinois. Je devrais partir pour Taiwan avec mes enfants bientot suit à divorce avec mon mari.
Pour la premiere année scolaire à Taiwan, je dois mettre mes enfants à l'école française pour leur donner le temps de ramasser leur chinois et pour qu'elles s'habituer. Mais vu le tarif scolaire qui coute au moins 17000 euro par an ( sans compter les repas cantine et transport ) je ne sais pas quoi faire ....!
Avez vous des conseils à me donner je suis vraiment désepérée...
Viviane
viviweiss2002@yahoo.com
Enregistrer un commentaire