16 avril 2015

A Taïwan l’industrieuse, les plus pauvres n’arrivent plus à s’en sortir !!


Un sans-abri dort dans une rue de Taipei, en février 2014 (Photo Sam Yeh. AFP) 

Pour gagner quelque argent, Liao Chin-chang fait l’homme-sandwich et vante les mérites d’un complexe résidentiel de luxe à Taipei. Il n’a pas de logement, et le petit boulot qu’il exerce jour après jour illustre crûment le creusement des inégalités à Taïwan. 
Ancien chauffeur de taxi, Liao, 51 ans, n’a plus de toit depuis dix ans. Il appartient à la classe grandissante des personnes tombées dans une très grande pauvreté, qui ont perdu leur emploi, puis leur logement. 
Les appartements dont Liao fait la publicité se vendront pour plus de 100 millions de dollars taïwanais (2,4 millions d’euros). Mais même les logements «normaux» sont hors de portée d’une grande partie des salariés qui touchent en moyenne chaque mois 40.000 TWD (963 euros). 
Pour certains, comme l’ancien chauffeur de taxi, même la location d’une simple chambre est impossible. «Je n’ai réussi qu’à économiser 4.000 TWD (96 euros) en faisant des petits boulots pendant toutes ces années, et je n’ai pas de quoi me louer ne serait-ce qu’une chambre», explique-t-il. 
Taïwan a longtemps été considérée comme une société relativement égalitaire en Asie, une particularité due à un système éducatif étendu à toute la population depuis très longtemps et une réforme agraire dans les années 50 qui a permis aux agriculteurs de posséder la terre sur laquelle ils travaillaient. 
Mais le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’accroître depuis quelques années. 
Les industries manufacturières ont déménagé dans des pays où la main d’oeuvre est moins chère, tels que la Chine ou le Vietnam, privant ainsi de leur emploi une partie de la population ouvrière.
- N’importe quel boulot - 
Des possibilités de formation limitées et un salaire minimum de moins de 20.000 TWD (482 euros) ont accentué la paupérisation, ajoute Lin Wan-i, spécialiste de l’aide sociale à l’université nationale de Taïwan. 
Le boom des échanges commerciaux avec la Chine a profité surtout aux personnes dotées déjà d’un capital. 
La faiblesse des impôts favorise les foyers les plus aisés, tout en limitant le montant des ressources de l’Etat disponibles pour financer les dépenses sociales, ajoute le professeur. 
Et vu le nombre de candidats pour le moindre travail temporaire, avec un salaire aussi bas soit-il, les sans-abris de Taipei ont peu de chance de sortir de leur situation. 
«Les gens se battent pour n’importe quel boulot pendant un fléchissement économique», constate Li Ting-ting, un des responsables de la Fondation Zenan d’aide aux sans-abris. 
Les sans-abris «se retrouvent en concurrence avec des jeunes, ou même des femmes au foyer pour un boulot temporaire d’homme ou femme-sandwich». 
Taïwan tente de réagir face à la montée des inégalités, en essayant de freiner les prix de l’immobilier et d’augmenter les impôts pour les très riches. 
- Le ticket de loto - 
Mais les souffrances des plus pauvres font de plus en plus la Une des médias, qui ont récemment raconté l’histoire d’un enfant de huit ans ayant vécu pendant plus d’un an dans un cimetière avec ses parents, chassés de leur logement dont ils ne pouvaient plus payer le loyer. Les services sociaux sont intervenus. 
L’île s’apprête à lever une taxe surnommée «l’impôt sur les riches» frappant les quelque 10.000 personnes les plus fortunées, afin de réduire le fossé... et calmer l’opinion publique. 
Mais ces mesures sont jugées insuffisantes par le professeur Lin, qui note que la richesse --et la pauvreté-- se transmettent surtout de parents à enfants. 
Il y a dix ans, l’association caritative chrétienne Grace Home Church possédait un seul centre d’aide aux personnes en difficulté et nourrissait chaque jour quelque 80 personnes. Aujourd’hui, elle compte 27 centres à travers toute l’île et nourrit chaque jour 2.000 personnes. 
De nouveaux centres ouvriront prochainement. 
Huang Ding-hsin est un nouveau venu dans le quartier de Wanhua, où des centaines de SDF se retrouvent près des soupes populaires. A 65 ans, il a perdu son travail il y a quelques mois à la suite de problèmes de santé et n’a plus de contact avec sa famille. 
«Je vis au jour le jour j’accepte n’importe quel boulot disponible tant que je le peux encore», déclare-t-il. «Avec le peu d’argent qui me reste, j’achète un ticket de loto car c’est mon seul espoir d’avoir un jour un toit au-dessus de ma tête». 
AFP

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